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L’un des éléments les plus importants de la production de tabac c’est la grande quantité de travail nécessaire à sa production au champ comme pour la première transformation des feuilles qui se déroulent normalement dans des zones rurales proches de la production pour faciliter le transport depuis la ferme. Le tabac représente donc une source importante d’emploi, notamment dans les zones où il n’y a pas beaucoup d’autres possibilités.

En ce qui concerne la culture elle-même, les opérations complexes, de la préparation des semis à la transplantation, de l’écimage et la récolte au séchage et triage des feuilles, demandent beaucoup plus de travail que les cultures traditionnelles. En ce qui concerne la première transformation des feuilles, les opérations nécessitent une élimination minutieuse de toutes les matières étrangères et une séparation précise des feuilles en fonction de la couleur et de la qualité, ainsi que la suppression de la nervure centrale avant de procéder à l’emballage pour une conservation plus longue. Pour un certain nombre de raisons, ces opérations sont traditionnellement effectuées par les femmes: les femmes ayant tendance à accorder plus d’attention aux nuances de couleurs qui représentent les principaux critères de classification qualitative pour une variété, et sont considérées comme plus rapide à trier les feuilles et à éliminer les matières étrangères.

Le pourcentage élevé de main-d’œuvre féminine a eu un fort impact sur les changements sociaux en Europe du Sud. Les femmes qui travaillent dans les usines ont contribué à l’organisation de la classe ouvrière. Elles étaient prêtes à se battre pour leurs droits en tant que femmes, mères et travailleuses. Elles ont dû équilibrer un travail qui n’était pas stable et qui ne dure que huit à neuf mois par an, mais qui était important, car cela leur a permis d’avoir un salaire garanti pour les mois durant lesquels il n’y avait pas de travaux à effectuer dans les champs.

La très forte présence féminine dans les usines a mené à la création des premières garderies pour les enfants. Pour ne citer que quelques cas italiens: à Tricase dans les Pouilles «l’Azienda Agricola Cooperativa & Industriale di Tricase», a créé au début du siècle dernier la première crèche pour les enfants des ouvriers et en 1938 a créé également un hôpital de jour pour la prévention et le traitement des maladies, sous la direction du médecin de l’usine où les médicaments étaient gratuits. En Ombrie, «Fattoria Autonoma Tabacchi» de Trestina exploitait une crèche et offrait des congés payés à la mer et à la montagne pour les travailleurs et leurs familles. A Turin, il y avait environ 1700 travailleurs femmes au début du siècle dernier: les rois de Savoie qui avaient construit la « Manifattura Tabacchi » en 1789 avaient été précurseurs en créant la première crèche, à laquelle plus tard s’est ajoutée une école primaire. A Modène, l’usine du Monopole du tabac italien avait également réalisée une crèche pour les bébés et les enfants.

Il y a des rapports sur le travail des enfants dans les champs de tabac dans les pays en voie de développement. Le travail des enfants est encore très fréquent dans les pays à faible revenu. Le Bureau International du Travail (BIT), l’agence des Nations Unies pour les questions de travail, estime qu’il y a environ 215 millions d’enfants travailleurs dans le monde, et que plus de la moitié d’entre eux travaillent dans l’agriculture. Il y a malheureusement des cas de travail des enfants également dans le tabac dans certains des pays à faible revenu, en raison de la demande élevée de main-d’œuvre et en raison de la propagation de la culture du tabac dans les pays où l’on observe une prévalence élevée du SIDA et des maladies endémiques telles que le paludisme qui rend orphelin de 10 à 20% de la population infantile : cela les oblige à chercher des moyens de subvenir à leurs besoins.

Le secteur du tabac est bien conscient de ce problème et a été l’un des premiers secteurs agro-alimentaires à créer une fondation spécifique pour éliminer le travail des enfants. La Fondation pour l’Eradication du Travail des Enfants dans la Culture du Tabac (ECLT) , bien connue des spécialistes de la lutte contre le travail des enfants et reconnue pour ses efforts, a été fondée à Genève en 2001. Elle est constituée par un regroupement des agriculteurs, des syndicats et de toutes les principales compagnies de tabac, et se prévaut de l’expérience et des conseils du BIT. Le site de la Fondation explique en détail les différents projets menés dans sept pays.

Tobacco production and child labour

 



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